Musique et droits humains
La musique peut aider à interpréter un contexte social et même à le transformer, invitant les individus et les organisations à agir. Des chansons comme ‘Scatterlings of Africa’ ou ‘Asimbonanga’ de Johnny Clegg sont des exemples de pièces de musique écrites à l'époque de conflits civils autour de l’Apartheid, un système politique basé sur la ségrégation raciale qui fit nombre de prisonniers politiques, parmi lesquels Nelson Mandela fut le plus connu. Ainsi, ‘Asimbonanga’ fut le moyen que le musicien utilisa pour conscientiser les citoyens du monde entier et leur expliquer quels problèmes l’Apartheid soulevait, en lien avec les Droits de l’Homme et en mentionnant des activistes tels que Mandela ou encore Steven Biko.
Dans le contexte d’un conflit militaire, la musique peut véhiculer des messages commémoratifs, gérer les émotions des troupes (avant, pendant et après un conflit), soutenir leur bien-être psychologique et même les inviter à l’entraînement. La musique peut aussi être utiliser pour préparer ou rapporter un événement violent. Quelquefois, malheureusement, des musiciens mettent leur temps et leur talent au service de pouvoirs dictatoriaux. Ainsi, durant les années 1990s, un chanteur, au Rwanda: il avait encouragé le génocide des Tutsis en 1994.
Musique et propagande en temps de guerre
Qu’est-ce qui se passe juste avant et pendant une guerre, au niveau psychologique? Le sentiment de haine et l’animosité vont crescendo: l’hostilité irrationnelle, l’opprobre et la détestation sont savamment entretenues contre un groupe cible, qui est généralement exclu de la participation aux activités d’une société, y compris celles qui sont primordiales, comme le vote par exemple. Quand les individus de ce groupe résistent, il y a des sanctions officielles. C’est ainsi que l’activiste Rosa Parks, encore appelée aux Etats-Unis la “mère du mouvement pour la liberté”, fut, en 1943, mise en prison pour avoir refusé de céder sa place à un blanc dans un bus alors que les lois de l’époque l’y obligeaient. Heureusement, aussi bien que l’incitation à la haine, des messages de libération sociale peuvent être disséminés, sous des formes plus ou moins officielles et avec plus ou moins de moyens, selon les cas. Ainsi, en son temps, le rapper 2Pac composa ‘Changes’, qui, dénonçant la violence policière souvent excessive et parfois injustifiée dont les Afro Américains étaient victimes, devint un hit.