Au commencement était le web
Sur le web, l’audio est fort présent dans le domaine du logiciel de divertissement: les applications musicales et les jeux vidéos, bien sûr, mais on trouve aussi des sons et de la musique dans des applications chargées d’inviter des utilisateurs à donner un retour sur leur expérience d’une application, par exemple, et dans bien d’autres types de logiciels. Les développeurs ont eu très vite besoin d’outils. Tout d’abord, ils eurent Bgsound, un élément de Internet Explorer qui associait une musique de fond à une page, en utilisant des cadres (‘frames’). Ensuite, ils eurent la possibilité d’utiliser Flash et Java pour rejouer des chansons provenant d’un site internet, à l’aide d’un tableau de présentation (‘table layout’). Puis la véritable technologie audio arriva (avec des éléments comme <audio> et aussi les flotteurs ou ‘floats’, utiles pour positionner les éléments), permettant de lire et d’analyser les données audio. Ce fut plus compliqué de créer des filtres et des outils pour créer de la musique sur ordinateur, mais finalement, les développeurs arrivèrent à créer une plate-forme audio générale pour le web, la ‘web audio API’, cette plate-forme étant un cadre général permettant aux développeurs de gérer toutes les opérations en lien avec l’audio dans leurs propres applications.
Les spécialistes expliquent que la plate-forme audio générale pour le web permet de créer et de manipuler les sons en utilisant des filtres. La plate-forme fournit tous les outils nécessaires pour gérer le timing relatif aux sons et les agencer de manière précise. Elle offre par ailleurs un environnement collaboratif pour la production musicale. Il traite tout ce qui concerne l’audio pour le développeur. Le domaine du web audio est lié à celui du web midi, qui n’est par le format ‘General Midi’ (les fichiers .mid) servant à lire les partitions dans les logiciels musicaux, mais un outil de contrôle de l’audio sur le web: c’est un protocole pour les instruments digitaux qui envoie des données à une application. Remarquons que le domaine du web audio peut être utilisé pour créer des performances audio en live ou pour construire des instruments digitaux. En effet, la plate-forme générale pour le web audio contient des blocs de construction qui peuvent être utilisés en vue d’effectuer toute modification sur le son voulue par un développeur.De quoi les développeurs ont-ils besoin, exactement, pour construire une application audio et musicale? D’éléments tels que le filtrage (‘filtering’), la compression, l’entrée audio (‘audio input’), les délais, les oscillateurs et la synthèse audio, les enveloppes, etc.
Quel intérêt pour les auditeurs de musique et les amoureux du son?
Dans l'expérience d'écoute musicale, les marketeurs, de nos jours, distinguent deux expériences principales : «lean back» et «lean forward». Dans le premier cas, un service de musique guide l'expérience audio. Dans le second cas, l'auditeur contrôle l'expérience musicale (via la création de playlists). « Lean forward » est donc une expérience proactive, l'engagement de l'auditeur est plus élevé. Elle est une option intéressante parce que les auditeurs de musique sont forcés de limiter le temps qu’ils passent à écouter de la musique, le nombre de chansons publiées en ligne étant depuis longtemps trop important grand pour que les catalogues soient parcourus de manière exhaustive. Il peut de plus être difficile, pour un service de streaming musical, de cibler le bon public. Cependant, les auditeurs de musique qui font une expérience « lean forward’ sont des fans actifs (dans les différentes niches de musique) ou des amateurs de base (quand il s’agit de musique dite « mainstream »). Les auditeurs faisant une expérience « lean back » sont des adeptes indépendants (dans la musique de niche) et des auditeurs de retour en arrière (dans le courant principal). Des études démontrent que les auditeurs « lean forward » sont souvent assez jeunes et intéressés par la technologie, alors que ceux qui sont « lean back » sont plus âgés. Ceci dit, il ne s’agit que d’une tendance.
Pour les auditeurs, différents éléments peuvent séparer une bonne performance musicale d’une performance qui n’est pas si bonne. La musique qui les touche, qui est perçue comme sincère, inspirante, expressive ou esthétiquement belle, c’est celle-là qu’ils veulent écouter. Et comment jugent-ils de tout cela? Cela passe évidemment par le son. Parfois, l’élément apprécié est la hauteur (l’intonation) de la musique, parfois le rythme (le phrasé), ou bien alors c’est le timbre. Ces éléments et d’autres sont choisis à l’origine par le compositeur d’une pièce de musique, mais l’interprète apporte de la créativité à la pièce et l’auditeur aussi. Le compositeur exprime une intention, l’interprète met une intention en musique et l’auditeur perçoit une intention. Leurs représentations mentales peuvent être différentes, néanmoins, la musique, c’est une affaire de rencontre autour du son: la performance musicale induit des changements dans l’univers physique aussi bien que dans l’univers mental des auditeurs.