Comment des auditeurs de tous horizons peuvent-ils interagir avec la musique classique?
En matière de musique comme en d’autres matières, la curiosité est la vertu qui mène à acquérir des connaissances et à faire de riches expériences. La curiosité met en place un cycle dans lequel l’apparition de nouvelles données fait naître de nouvelles questions et vice versa. La curiosité est comme une flamme grandissante, comme une lampe à huile à remplir sans cesse. Heureusement, grâce aux derniers développements de l’internet, la curiosité en lien avec la musique peut être satisfaite plus aisément que jamais: la musique est, la plupart du temps et à peu près partout, désormais gratuite. Cependant, les auditeurs qui veulent développer des capacités dans le domaine de l’appréciation musicale doivent travailler un peu pour les acquérir.
Quand des auditeurs n’ont pas eu l’opportunité d’acquérir des connaissances et des compétences étendues en matière de musique classique, que peuvent-ils faire pour satisfaire leur curiosité dans être submergé par des masses d’informations dont la qualité et la pertinence varient fortement? En effet, la musique classique peut soutenir la curiosité d’un auditeur de mille manières. Ses nombreux aspects peuvent être intéressants, c’est le cas par exemple des interactions entre consonance et dissonance.
Etonnante harmonie
La consonance et la dissonance sont les deux faces de l’harmonie, qui désigne, de manière élémentaire, des “éléments que l’on met ensemble”. En fait, dans une pièce de musique, les éléments mis ensembles peuvent s’assembler pour former un tout plaisant à l’oreille, étant alors en consonance. Ils peuvent aussi apparaître comme discordants, produisant dès lors un effet de dissonance. Ces deux types d’harmonie présentent, chacun, leur intérêt et leurs combinaisons produisent des effets variés, quand les compositeurs racontent leurs histoires musicales. Ainsi, un accord dissonant qui crée une tension dans l’esprit de l’auditeur peut être suivi par un autre qui est consonant et induit un soulagement.
Ceci dit les auditeurs perçoivent la musique en fonction de leur contexte culturel. Ainsi, l'essentiel de la musique pop est faite de consonances. Or elle est plus connue que de nombreux autres genres, à tel point que la dissonance, amenant des éléments désormais inconnus dans l’espace musical, est devenue indésirable. Toutefois, la dissonance peut produire des effets musicaux dignes d’intérêt. Mozart composa un jour le “Quatuor à Cordes n° 19” (dit “Quatuor dissonant” ). Il y utilisa une gamme dont l’usage était, même à l'époque, rare. La pièce choqua le public, mais elle contient des centaines d’effets. Le premier mouvement est léger, le troisième sombre et des éléments musicaux anciens, comme ceux trouvés dans les fugues de Bach, fusionnent avec de plus récents: il n’y a pas de distinction entre l’ancien style de contrepoint, qui est baroque donc surchargé, et un style tout nouveau d’accompagnement et de mélodie, qui tend à la simplicité. D’autres compositeurs firent des expériences similaires, cependant ce fut Mozart qui alla le plus loin.